How Many Deaf People Are in the US? The 2025 Guide to Statistics, Culture, and ASL

Combien y a-t-il de personnes sourdes aux États-Unis ? Les dernières statistiques révèlent des chiffres surprenants

Plus qu’un simple chiffre

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Combien y a-t-il de personnes sourdes aux États-Unis ? La réponse simple est qu’environ 3,6 % des Américains, soit environ 11,5 millions de personnes, déclarent avoir une « difficulté auditive sérieuse ». Mais ce chiffre unique ne raconte qu’une part d’une histoire bien plus vaste. La vraie réponse dépend de la façon dont on définit les termes « sourd », « malentendant » et « perte auditive importante ». Compter combien de personnes sourdes il y a aux États-Unis ne se limite pas à un simple dénombrement — il s’agit de comprendre les différentes manières dont la perte auditive est mesurée et vécue. Dans ce guide complet 2025, nous examinerons les chiffres les plus récents des principaux organismes de santé et explorerons la riche culture de la communauté Sourde et la prévalence de l’American Sign Language (ASL). Cela nous révèle une histoire bien plus complexe et humaine que ce qu’un seul chiffre peut exprimer.

Les chiffres principaux

Pour comprendre l'ampleur de la perte auditive aux États-Unis, il faut consulter les données de plusieurs sources fiables. Chaque organisme utilise des méthodes et définitions légèrement différentes, ce qui donne une gamme de chiffres. Ensemble, ils offrent une image plus claire de la population concernée.

Chiffres clés en un coup d’œil

Pour ceux qui souhaitent un aperçu rapide, voici les chiffres les plus importants issus des principaux groupes de recherche fin 2025. Ils nous aident à comprendre la fréquence de la perte auditive à différents degrés.

  • Environ 48 millions d’Américains ont une perte auditive d’un certain niveau, ce qui en fait l’un des problèmes de santé les plus courants dans le pays. (Source : Hearing Loss Association of America)
  • Environ 11,5 millions d’Américains, soit 3,6 % de la population, déclarent avoir une « difficulté auditive sérieuse ». Ce chiffre est utilisé par l’U.S. Census Bureau dans son American Community Survey.
  • Environ 1 million de personnes âgées de plus de 5 ans sont considérées comme « sourd fonctionnel », c’est-à-dire que leur perte auditive est si importante que les aides auditives ne leur permettent pas de comprendre la parole. (Source : Gallaudet University Research Institute)
  • L’âge est le principal facteur de perte auditive. Près de 25 % des Américains âgés de 65 à 74 ans et 50 % de ceux de 75 ans et plus ont une perte auditive qui affecte leur vie quotidienne. (Source : National Institute on Deafness and Other Communication Disorders, NIDCD)

Définir la perte auditive

Les termes « sourd » et « malentendant » sont souvent utilisés indifféremment, mais pour la recherche et les soins médicaux, ils ont des sens différents. Comprendre ces définitions est essentiel pour interpréter correctement les données.

  • Malentendant (HOH) : ce terme désigne généralement les personnes ayant une perte auditive légère à modérée. Elles peuvent utiliser des aides auditives ou d’autres dispositifs pour améliorer leur communication et comprennent souvent la parole par l’audition.
  • Sourd : ce terme décrit généralement les personnes présentant une perte auditive sévère à profonde. Pour ce groupe, les aides auditives ne permettent souvent pas de bien comprendre la parole. La communication s’appuie principalement sur des méthodes visuelles, comme la langue des signes et la lecture labiale. Il est important de noter qu’il s’agit de définitions médicales ; l’identité culturelle, que nous aborderons plus loin, est une notion distincte.

Comparer les différentes sources

Différentes organisations mesurent la perte auditive de manières différentes, ce qui peut rendre les données confuses. Le tableau ci-dessous explique sur quoi chaque source majeure se concentre et ce qu’elle a trouvé, montrant pourquoi les chiffres diffèrent.

Source Population mesurée Statistique clé Année (plus récente disponible)
NIDCD Adultes de 20 à 69 ans avec perte auditive liée au bruit ~24 % présentent des caractéristiques auditives suggérant une perte auditive induite par le bruit 2024
Gallaudet Research Institute Personnes âgées de 5 ans et plus considérées comme sourdes fonctionnelles ~1 million 2023
U.S. Census Bureau (ACS) Personnes déclarant « difficulté sérieuse à entendre » ~11,5 millions 2024
CDC Adultes avec « quelques difficultés auditives » ~38,2 millions (14,9 %) 2023

Pourquoi les chiffres diffèrent-ils ?

Les différences entre les chiffres du CDC, du NIDCD et du Census Bureau ne sont pas des erreurs. Elles résultent de différences fondamentales dans les modes de collecte des données. Comprendre ces différences nous aide à mieux appréhender la perte auditive aux États-Unis.

Autodéclaration vs tests médicaux

Une des principales raisons de la divergence des chiffres tient à la façon dont les données sont recueillies. Il existe deux méthodes principales :

  • Données autodéclarées : des enquêtes comme l’American Community Survey (ACS) de l’U.S. Census Bureau reposent sur les déclarations des personnes elles-mêmes. Les répondants évaluent leur propre capacité auditive avec des questions comme « Avez-vous de grandes difficultés à entendre ? » Cette méthode reflète la perception personnelle de l’audition, mais peut être influencée par des facteurs comme la gêne ou l’ignorance de leur propre perte auditive. Une personne peut ne pas signaler de « difficultés » tant que celles-ci n’impactent pas réellement sa vie quotidienne.

  • Données médicales : des études comme le National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), souvent utilisées par le CDC et le NIDCD, reposent sur des tests médicaux objectifs. Des spécialistes effectuent des examens auditifs en conditions contrôlées pour mesurer le niveau d’audition. Cette méthode détecte souvent plus de pertes auditives, car elle identifie des cas non diagnostiqués ou non rapportés volontairement par les personnes.

L’impact du choix des mots

Le vocabulaire utilisé dans une question d’enquête influence fortement les résultats. Une question large comme « Avez-vous quelques difficultés à entendre ? » (utilisée par le CDC) capte un groupe beaucoup plus large — y compris les personnes avec une perte auditive légère, occasionnelle ou haute fréquence — qu’une question précise comme « Êtes-vous sourd(e) ? ». Beaucoup de personnes avec une perte auditive importante ne s’identifient pas au terme « sourd », qui est souvent perçu comme une identité culturelle plutôt que comme un label médical. Ainsi, les enquêtes qui utilisent le mot « sourd » sous-estimeront très probablement le nombre total de personnes avec une perte auditive sévère.

La population « cachée »

Plusieurs facteurs sociaux et pratiques créent des trous dans les données, formant une population « cachée » qui n’est pas comptabilisée dans de nombreuses enquêtes.

  • La gêne : surtout pour les personnes souffrant d’une perte auditive liée à l’âge ou au bruit survenue tardivement, il peut y avoir une réticence à admettre la condition, par honte.
  • Accès aux soins : beaucoup de personnes, notamment dans les communautés mal desservies, n’ont pas accès à des tests auditifs. Elles vivent avec une perte auditive non diagnostiquée pendant des années et ne sont donc pas incluses dans les données médicales.

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  • Personnes en institution : les enquêtes standard auprès des ménages omettent souvent les populations dans des lieux comme les maisons de retraite, les établissements avec assistance, et les prisons, où la perte auditive est souvent plus fréquente que dans la population générale.

Au-delà du test médical

Réduire l’expérience de la surdité à une statistique ou à un diagnostic médical fait passer à côté de l’essentiel : la culture dynamique et forte de la communauté Sourde. Pour comprendre vraiment la réponse à la question « combien de personnes sourdes y a-t-il aux États-Unis ? », il faut dépasser le test médical et apprécier l’identité culturelle qui unit des millions de personnes.

« Sourd » avec un grand S vs « sourd » avec un petit s

Au sein de la communauté, une distinction importante est faite entre « sourd » avec un petit s et « Sourd » avec un grand S. Il ne s’agit pas de grammaire, mais d’identité.

  • « sourd » avec un petit s : ce terme désigne la condition médicale de perte auditive importante. C’est un terme médical qui fait référence à un état physique. Une personne peut être sourde sans appartenir à la communauté Sourde.

  • « Sourd » avec un grand S : c’est un nom qui désigne l’identification à la culture Sourde. Les membres de la communauté Sourde sont unis par une langue commune — le plus souvent l’American Sign Language (ASL) — ainsi que par des expériences, valeurs, traditions et une histoire partagées. Pour les personnes qui s’identifient comme Sourd(e)s, la surdité n’est pas perçue comme un handicap ou un problème à résoudre, mais comme une partie essentielle de leur identité et une source de fierté.

La diversité des identités

La distinction D/d est un point de départ pour comprendre la diversité des identités et expériences. La communauté n’est pas homogène.

  • Adultes devenus sourds tardifs : ce sont des personnes ayant grandi dans un environnement entendant et ayant perdu l’audition plus tard dans la vie. Leur parcours est unique, car elles doivent s’adapter à une nouvelle réalité sensorielle. Certaines peuvent apprendre l’ASL et rejoindre la culture Sourde, tandis que d’autres continueront à s’identifier principalement à la communauté entendante, utilisant des technologies comme les implants cochléaires et privilégiant la parole et la lecture labiale.

  • Personnes sourdes orales : ce terme désigne les personnes sourdes qui n’utilisent pas la langue des signes, mais communiquent plutôt avec la langue parlée, la lecture labiale et des technologies d’assistance. Elles font partie de la communauté plus large des personnes avec une perte auditive mais ne s’identifient pas culturellement comme Sourdes.

  • Utilisateurs d'Implants Cochléaires (IC) : Un implant cochléaire est un dispositif électronique complexe qui peut restituer une sensation auditive à une personne sourde profonde ou gravement malentendante. Les utilisateurs d’IC occupent une position unique. Certains s’identifient fortement au monde entendant, d’autres restent ancrés dans la communauté Sourde, et beaucoup naviguent entre ces deux identités mixtes.

  • Les voix de la communauté

    Le point de vue des leaders et artistes sourds illustre puissamment le concept de fierté Sourde. L'actrice oscarisée Marlee Matlin, militante éminente pour les droits des personnes sourdes, a souvent déclaré : « La seule chose que je ne peux pas faire, c’est entendre. » Cette phrase simple et puissante déplace le regard sur la surdité, non plus comme un manque, mais comme une différence, en soulignant qu’une vie riche et pleine ne dépend pas de la capacité à entendre.

    Le langage de la communauté

    La communication est la base de toute culture, et pour la communauté Sourde aux États-Unis, cette base est en grande partie la Langue des Signes Américaine (ASL). Comprendre la prévalence de l’ASL ne peut se dissocier de la compréhension de la population Sourde.

    Compter les utilisateurs d’ASL

    Tout comme il est difficile de dénombrer précisément les personnes sourdes, il est tout aussi compliqué d’obtenir un chiffre exact pour les utilisateurs d’ASL. Le Bureau du recensement des États-Unis ne recense pas l’usage de la langue pour l’ASL comme il le fait pour des langues orales telles que l’espagnol ou le chinois. Toutefois, d’après des recherches principalement menées par l’Université Gallaudet, on estime que entre 250 000 et 500 000 personnes aux États-Unis utilisent l’ASL comme langue principale. Ce groupe inclut des personnes sourdes ainsi que de nombreux enfants entendants de parents sourds (CODA). Le nombre total de personnes connaissant et utilisant un peu d’ASL, y compris étudiants, membres de familles et professionnels, est bien plus élevé et continue de croître.

    Est-ce que l’ASL est la seule langue des signes ?

    Bien que l’ASL soit la principale langue des signes aux États-Unis, ce n’est pas la seule. Il est important de reconnaître la diversité des modes de communication visuelle.

    • Langue des Signes Afro-Américaine (BASL) : Développée dans des écoles ségréguées pour sourds dans le Sud des États-Unis, la BASL est un dialecte distinct de l’ASL. Elle possède son propre vocabulaire, sa structure grammaticale et son histoire culturelle. La reconnaissance de la BASL progresse, mettant en lumière l’intersection entre race et identité Sourde.

    • Systèmes signés : Il est également important de distinguer les vraies langues telles que l’ASL ou la BASL des systèmes manuels codés en anglais, comme le Signed Exact English (SEE). Le SEE n’est pas une langue, mais un système pour représenter les mots anglais avec les mains. Il est parfois utilisé en milieu éducatif, mais il ne possède pas la structure linguistique propre à une langue naturelle comme l’ASL.

    La popularité croissante de l’ASL

    Ces dernières années, l’ASL a connu un essor auprès des personnes entendantes. C’est désormais l’une des langues "étrangères" les plus étudiées dans les universités américaines. Cette croissance est stimulée par une visibilité accrue et une représentation positive dans les médias. Le succès de films tels que l’oscarisé CODA, ainsi que la montée en puissance de créateurs sourds sur des plateformes sociales comme TikTok et Instagram, ont fait découvrir à des millions de personnes la richesse et la complexité de l’ASL, générant un nouvel élan d’intérêt et de respect.

    Un aperçu de la population

    Au-delà des chiffres globaux, une analyse par groupes permet de mieux comprendre la population sourde et malentendante aux États-Unis. Ces données montrent qui est le plus affecté par la perte auditive et où les communautés sont concentrées.

    • Âge : Comme indiqué précédemment, l’âge est le facteur le plus important. La perte auditive devient plus fréquente à chaque décennie de vie, ce qui en fait une question majeure de santé publique dans une Amérique vieillissante.

    • Géographie : Bien que les personnes malentendantes vivent dans tous les États, certaines villes accueillent des concentrations notables de la communauté culturellement Sourde. Ces zones abritent souvent des grandes écoles pour sourds ou des programmes universitaires importants. Des villes comme Rochester, New York (siège du National Technical Institute for the Deaf) et Washington D.C. (où se trouve l’université Gallaudet) possèdent des communautés Sourdes dynamiques et bien établies.

    • Enfants : La perte auditive est également un enjeu important dès la naissance. Selon le CDC, environ 2 à 3 enfants sur 1 000 aux États-Unis naissent avec une perte auditive décelable à une oreille ou aux deux. Les programmes universels de dépistage auditif néonatal sont essentiels pour identifier ces enfants tôt, permettant un accès immédiat aux services d’intervention précoce qui soutiennent le développement du langage, qu’il soit oral ou signé.

    Les personnes derrière les pourcentages

    La question « combien de personnes sourdes y a-t-il aux États-Unis » appelle une réponse complexe. Il n’existe pas un chiffre unique, mais une fourchette de statistiques qui reflètent différentes réalités — des 48 millions d’Américains ayant des difficultés auditives à la communauté centrale culturelle des personnes sourdes utilisant l’ASL. Ces chiffres offrent un cadre important, mais ils ne sont que le début du récit. Ils sont une porte d’entrée pour comprendre une population diversifiée avec une histoire riche, une langue américaine unique et une culture forte. En fin de compte, comprendre la communauté Sourde et malentendante ne se limite pas à compter les personnes, mais à reconnaître et respecter une grande variété d’identités, d’expériences et de perspectives.

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